La respiration nous accompagne de façon très intime, elle se mêle au mouvement du corps qui bouge, au courant des émotions qui nous traversent et au flot des pensées qui nous habitent. Courte ou longue, régulière ou agitée, la respiration est en lien avec qui nous sommes et ce que nous vivons.
L’art de la respiration est reconnu depuis des milliers d’années comme partie intégrante au maintien de la santé du corps et du mental, à la perception des niveaux subtils de l’existence et au processus d’éveil de la conscience.
Cet art commence par la reconnaissance de la respiration comme étant à la fois physique et grossière, et à la fois comme étant le support de la force subtile de la vie appelée prâna. Dans le yoga, l’art de la respiration (prânayâma) est bien plus que la simple respiration habituelle qui se fait automatiquement pour entretenir la vie.
Yogi Bhajan présente le prânayâma comme la science de la respiration, par le contrôle du mouvement du prâna au travers de l’utilisation de techniques respiratoires.
Quand ce mot « pranayama » est lu de la manière suivante : Prâna (force de vie), Prân (unité première) et Âyâm (expansion), il désigne un processus d’expansion de « l’unité première » : l’expansion du germe qui donne vie à toute chose.
Prânâyâma est ainsi l’amplification de la force de vie, du prâna, cette force qui pénètre l’univers à tous les niveaux, et qui est tout à la fois l’énergie physique, sexuelle, émotionnelle, mentale, intellectuelle, spirituelle et cosmique.
Le yogi qui suit la voie du Kundalini Yoga est un « prân yogi ». Il utilise le prânâyâma pour contrôler le flot des énergies qui l’habitent. Et par voie de conséquence, il devient « maître de lui-même » en régulant toutes ses pensées, tous ses désirs et toutes ses actions, créant un état d’équilibre et de paix (shouniya).
« La respiration est simultanément grossière et subtile, elle est en même temps « mienne » et « non-mienne », elle est tantôt automatique et tantôt consciente, elle partage à la fois la nature terrestre et céleste des choses. » (Yogi Bhajan)
La respiration simple et naturelle:
La respiration simple et naturelle est celle que l’on réalise le plus fréquemment, généralement de manière automatique et inconsciente.
Exercices méditatifs autour de la respiration simple et naturelle:
Prenez conscience et ressentez le mouvement respiratoire et en particulier le mouvement de votre abdomen. N’intervenez-pas. L’abdomen fait saillie à l’inspiration puis reprend sa position initiale à l’expiration. Au besoin, accentuez le ressenti en posant délicatement une de vos mains sur votre ventre.
Représentez-vous et suivez le trajet de l’air qui entre par les narines et passe par la gorge, la trachée, les poumons, (le ventre). Puis suivez le trajet inverse.
Ressentez la fraîcheur de l’air qui entre et la chaleur de l’air qui sort. Une variante consiste à imaginer l’air frais, chargé en oxygène, propre et revigorant, qui entre et l’air chaud et vicié, chargé de toxines, qui sort.
Sans les modifier, observez et comparez le temps de l’inspiration et celui de l’expiration, observez également les courts moments de pause, au terme de l’inspiration (poumons pleins) et au terme de l’expiration (poumons vides).
Observez le lien qui uni cette respiration et votre état d’esprit. Si votre respiration est calme et douce, mettez là en lien avec votre état d’esprit qui est certainement apaisé. Si au contraire elle est chaotique, voyez dans quelle mesure elle est mue par vos émotions et vos soucis. Ayant fait ce constat, apaisez votre mouvement respiratoire et observez si cela vous apporte un sentiment de relâchement et d’ouverture.
Respirant par le nez, visualisez le flux d’air entrant et sortant. Si vous connaissez quelque peu l’anatomie yogique, visualisez le flux du souffle (prana) empruntant ida et pingala, les canaux subtils abouchés aux deux narines. Aérez et nettoyez ces canaux en visualisant le souffle entrant comme lumineux et le souffle sortant comme grisâtre et souillé, emportant avec lui tous les soucis, l’anxiété, la fatigue.
Amenez votre attention au-delà du cycle physiologique d’inspiration et d’expiration et percevez l’énergie qui circule dans chaque partie de votre corps, le nourrissant et le soignant.
Percevez la dualité fondamentale de l’être humain qui s’exprime à merveille dans cet incessant va-et-vient du souffle. Quand vous inspirez, vous devenez quelqu’un et quand vous expirez, vous devenez personne. Tel est l’un des sens attachés au flot du souffle et cela résume parfaitement le paradoxe qu’est l’homme, qui est mortel et immortel, limité et illimité.
Voyez le calme de votre respiration comme une entrée lucide dans l’essence même de la vie.
Pensez que l’inspiration est l’action de recevoir l’énergie primordiale qui vous nourrit et que dans l’expiration, toutes vos pensées et émotions sont évacuées avec le souffle et qu’ainsi vous abandonnez l’énergie individuelle, le « je », à l’énergie primordiale.
Voyez que cette légère circulation du souffle régule toutes vos pensées, tous vos désirs et toutes vos actions, et procure l’équilibre et l’immense force de volonté nécessaires pour devenir « maître de vous-même ».
Réalisez qu’en attachant votre attention au rythme de cette respiration naturelle, vous êtes pleinement présent, ici et maintenant. Et que c’est par ce moyen adapté que vous pouvez vous défaire des schémas habituels de l’esprit conceptuel et découvrir de ce fait directement l' »être ». Découvrir également « l’ouverture » et trouver dans celle-ci les occasions de grandir que vous désirez depuis toujours sans les obtenir.
Réalisez que c’est en étant conscient de cette respiration qu’il vous est offert la possibilité de transformer vos perturbations internes (telles que la colère, l’attachement, l’ignorance) en qualités et votre confusion en sagesse.
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